Le livre c'est Doppler, écrit par Erlend Loe, qui est Norvégien.

L'histoire. C'est un homme qui jusque-là vivait parfaitement en conformité avec notre société de consommation, qui suite à une chute en vélo décide d'aller habiter tout seul dans la forêt. Là il construira notamment une relation amicale avec un jeune élan, mais je ne voudrais pas en dire trop...

Ce que j'ai aimé. C'est une critique très juste de la société, qui se cache sous des airs loufoques. De l'humour teinté de réflexion. Les romans que j'apprécie sont souvent ceux dans lesquels il n'y a pas de dialogues car on est dans la tête d'un narrateur qui imprime fortement sa personnalité et sa vision du monde, et ceux qui usent d'allégorie : ici il y a les deux à la fois.

Des exemples. La fille adolescente du narrateur qui est fan extrême de Tolkien et qui parle à son père en elfique, un homme qui meuble son salon avec une scène de guerre en miniature, toute l'humanité que le narrateur place dans sa relation avec l'élan, l'apologie du troc, les chansons des émissions enfantines qui harcèlent la mémoire du narrateur, son (ancienne) réflexion incessante sur quels carreaux installer dans la salle de bains, et cette phrase : « Allumer la télévision équivaut pour moi à consulter un ouvrage de référence qui m'expliquerait pourquoi je n'aime pas les gens ».

Des reproches. Il y a quelques passages trop vulgaires à mon goût, et d'autres qui présentent le narrateur comme carrément pris de folie ce qui décrédibilise sa réflexion sur la société. Et surtout, sans y faire particulièrement attention j'ai vu PLUSIEURS fautes d'orthographe et/ou de frappe. Dont certaines qui seraient soulignées de rouge par n'importe quel logiciel de traitement de texte. Comme si la relecture n'avait pas été faite sérieusement. On dirait que la qualité d'écriture des livres n'est plus ce qu'elle était, et j'envisage d'ailleurs d'écrire à l'éditeur pour me plaindre.

Digression. Quand j'avais douze ans, que j'aimais déjà beaucoup lire et que j'étais la meilleure en orthographe de tout mon département (si si, j'ai un diplôme des Dicos d'Or qui le certifie :) ), j'avais pensé devenir plus tard correcteur de textes. A l'âge où les autres voulaient devenir coiffeuse ou vétérinaire pour chevaux, ça paraissait un peu étrange. Et puis les ordinateurs sont arrivés, et on a dit qu'ils corrigeaient les textes bien mieux et bien plus vite que les humains. [Marrant de penser que finalement je suis partie travailler dans le domaine de l'informatique.] Sauf qu'il y a quinze ans, quand les humains corrigeaient, on ne trouvait presque jamais de fautes d'orthographes dans les publications sérieuses, et quand il y en avait c'était sur des mots ou des conjugaisons compliqués. Aujourd'hui dans un magazine scientifique reconnu on trouve écrit « la voix lactée » (l'article parlait pourtant effectivement de galaxies). Hélas je doute que les ordinateurs ne soient pas capables de corriger des textes, plus vraisemblablement c'est que le monde accorde de moins en moins d'importance à la qualité des textes. Et je n'ose imaginer à quel point la situation va encore se dégrader avec l'arrivée sur le marché du travail de la génération jsé pa ékrir en franC...