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mercredi 26 août 2009

Le métro D. D comme Déception.

[Si le titre ne te rappelle rien, tu ferais bien d'aller (re)lire Le métro D. D comme Disneyland.]

Depuis quelques semaines je redécouvre le métro D. Maintenant les lumières sont éteintes, le tunnel reste désespérément sombre. Maintenant quand on s'installe à l'avant on ne voit que l'intérieur de la rame qui se reflète tout déformé sur la vitre. On ne devine plus les reliefs du parcours. Oh, on croise parfois une autre rame, et alors on voit sa lumière s'éloigner à toute vitesse jusqu'à disparaître en un point minuscule (dans la ligne droite toujours aussi longue entre Gorge-de-Loup et Vieux-Lyon). Ca économise de l'électricité, c'est vrai que ça ne servait pas à grand-chose d'éclairer le tunnel. Et c'est pas plus mal, ça nous ramène à la réalité : le métro qui circule dans les entrailles de la ville, ce n'est résolument pas quelque chose de fun.

Parfois la routine est brisée par la rencontre avec une de ces nouvelles rames qui apparaissent sur la ligne D et qui coloniseront ensuite les autres lignes. Ces rames ont pour particularité une seule banquette de chaque côté au lieu de groupes de sièges qui se font face deux à deux. Forcément ça fait beaucoup moins de places assises. Il paraît que ça permet d'« augmenter la fluidité de déplacement à l'intérieur de la rame », moi je comprends surtout que c'est pour entasser encore davantage de monde. Les banquettes sont une moquette collée sur du plastique, pas de rembourrage et pas vraiment de dossier. Rien à voir avec les sièges-fauteuils des lignes A et B certes défraîchis mais sur lesquels il fait bon s'avachir en attendant d'arriver chez soi.

Oui, c'est qu'avec leurs couleurs modernes ils sont bien décorés, les sièges des nouvelles rames. Les anciennes rames ne sont peut-être pas fondamentalement jolies, surtout avec la mutation due aux années, n'empêche que sur les lignes A et B le bleu vert (grisâtre) des sièges et le beige jauni des parois créent une ambiance plutôt chaleureuse, alors que le gris clair (tout neuf) associé au rouge vif rend les nouvelles rames froides et agressives.

Les voyageurs dédaignent habituellement les places qui tournent le dos au sens de la circulation ? Les nouvelles rames se sont affranchies du problème puisqu'il n'y a pas le choix, ça revient au même d'avoir le profil droit ou le profil gauche vers l'avant. Mais être assis latéralement c'est autrement plus désagréable que d'être assis dans le sens inverse de la circulation. Voyons le bon côté des choses : comme les voyageurs préfèreront rester debout, les mamies seront assurées de trouver des places assises (il faudra juste qu'elles arrivent à se glisser à travers la foule pour atteindre les sièges...).

Je songerai à tout cela, quand bientôt j'irai en voiture chez ce client où paraît-il il fait bon travailler, dans la campagne lyonnaise au-delà de la portée des transports en commun. J'y songerai quand au lieu d'affronter une marée humaine à la station Bellecour (la correspondance entre deux lignes en fait l'une des stations les plus fréquentées) je découvrirai cinq files à l'arrêt sur le périph' et/ou que je goûterai aux joies de la traversée de Lyon parmi les voitures folles sans clignotants, les piétons qui se croient invincibles et les Velo'Veurs qu'on dirait que c'est la première fois qu'ils montent sur un vélo.

jeudi 13 août 2009

Doppler (ou l'irrémédiable négligence orthographique)

Le livre c'est Doppler, écrit par Erlend Loe, qui est Norvégien.

L'histoire. C'est un homme qui jusque-là vivait parfaitement en conformité avec notre société de consommation, qui suite à une chute en vélo décide d'aller habiter tout seul dans la forêt. Là il construira notamment une relation amicale avec un jeune élan, mais je ne voudrais pas en dire trop...

Ce que j'ai aimé. C'est une critique très juste de la société, qui se cache sous des airs loufoques. De l'humour teinté de réflexion. Les romans que j'apprécie sont souvent ceux dans lesquels il n'y a pas de dialogues car on est dans la tête d'un narrateur qui imprime fortement sa personnalité et sa vision du monde, et ceux qui usent d'allégorie : ici il y a les deux à la fois.

Des exemples. La fille adolescente du narrateur qui est fan extrême de Tolkien et qui parle à son père en elfique, un homme qui meuble son salon avec une scène de guerre en miniature, toute l'humanité que le narrateur place dans sa relation avec l'élan, l'apologie du troc, les chansons des émissions enfantines qui harcèlent la mémoire du narrateur, son (ancienne) réflexion incessante sur quels carreaux installer dans la salle de bains, et cette phrase : « Allumer la télévision équivaut pour moi à consulter un ouvrage de référence qui m'expliquerait pourquoi je n'aime pas les gens ».

Des reproches. Il y a quelques passages trop vulgaires à mon goût, et d'autres qui présentent le narrateur comme carrément pris de folie ce qui décrédibilise sa réflexion sur la société. Et surtout, sans y faire particulièrement attention j'ai vu PLUSIEURS fautes d'orthographe et/ou de frappe. Dont certaines qui seraient soulignées de rouge par n'importe quel logiciel de traitement de texte. Comme si la relecture n'avait pas été faite sérieusement. On dirait que la qualité d'écriture des livres n'est plus ce qu'elle était, et j'envisage d'ailleurs d'écrire à l'éditeur pour me plaindre.

Digression. Quand j'avais douze ans, que j'aimais déjà beaucoup lire et que j'étais la meilleure en orthographe de tout mon département (si si, j'ai un diplôme des Dicos d'Or qui le certifie :) ), j'avais pensé devenir plus tard correcteur de textes. A l'âge où les autres voulaient devenir coiffeuse ou vétérinaire pour chevaux, ça paraissait un peu étrange. Et puis les ordinateurs sont arrivés, et on a dit qu'ils corrigeaient les textes bien mieux et bien plus vite que les humains. [Marrant de penser que finalement je suis partie travailler dans le domaine de l'informatique.] Sauf qu'il y a quinze ans, quand les humains corrigeaient, on ne trouvait presque jamais de fautes d'orthographes dans les publications sérieuses, et quand il y en avait c'était sur des mots ou des conjugaisons compliqués. Aujourd'hui dans un magazine scientifique reconnu on trouve écrit « la voix lactée » (l'article parlait pourtant effectivement de galaxies). Hélas je doute que les ordinateurs ne soient pas capables de corriger des textes, plus vraisemblablement c'est que le monde accorde de moins en moins d'importance à la qualité des textes. Et je n'ose imaginer à quel point la situation va encore se dégrader avec l'arrivée sur le marché du travail de la génération jsé pa ékrir en franC...

mercredi 12 août 2009

<<Titre mystère>>

Au mois d'août on peut parcourir des rues commerçantes entières sans voir un seul magasin ouvert. On se résoudrait presque à faire comme tout le monde, aller s'entasser parmi le troupeau de moutons sur la plage, juste parce qu'au moins là-bas les magasins sont ouverts. Ici on mourrait de faim s'il ne restait pas les supermarchés remplis de produits délicieux et locaux *soupir*.

Notez que moi je me mets en action quand tout le monde s'arrête, en août je ranime mon blog. Un effet de mon esprit de contradiction, sans doute.

Bref. J'ai découvert le début de la période morte suite à un long trajet pour me rendre dans un magasin. Arrivée sur place je trouvai porte close et panonceau « de retour le 24 août ». Le trajet du retour longeait une librairie, déçue de m'être déplacée pour rien j'y suis entrée.

Il y en a pour qui c'est les habits, d'autres les produits de beauté, d'autres les appareils technologiques. Pour moi c'est les livres : j'ai beaucoup de mal à ressortir d'une librairie les mains vides. Je visualise pourtant bien cette pile haute comme ça de livres à lire qui m'attend chez moi, mais ça ne suffit pas à me dissuader.

Je m'étais raisonnée en choisissant de craquer pour un livre peu épais et facile à lire (un roman en français étant autrement plus vite lu qu'un roman en anglais ou qu'un essai). Ce fut une sage résolution puisqu'une semaine après j'ai déjà terminé le livre, à la faveur d'un trajet en train. Les gens qui partageaient le compartiment avec moi m'ont vue sourire largement. Et à plusieurs reprises. Pourtant il en faut beaucoup pour qu'un livre me fasse cet effet-là.

Ce livre, c'est : ... (la suite demain) (ou après-demain)

mardi 4 août 2009

Rue de la Politesse

Souvent, en ville, je marche seule. Ca m'énerve ces gens que je croise et qui sous prétexte qu'ils vont par deux ou par trois ou par famille nombreuse, se donnent le droit d'utiliser toute la largeur du trottoir.

Parfois j'ai carrément l'impression d'être transparente (c'est assez perturbant). Parfois il faudrait, juste pour les laisser passer, s'arrêter de marcher et se ranger dans une entrée d'immeuble. Comme si on devenait plus important juste parce qu'on se promenait à plusieurs.

Non, si vous êtes deux et que vous croisez une personne, cela ne vous donne pas automatiquement droit aux 2/3 de la largeur du trottoir. Ce n'est le cas que si le trottoir est suffisamment large pour trois personnes, sinon vous n'avez logiquement droit qu'à la moitié du trottoir. La politesse préconise alors de se placer l'un derrière l'autre le temps d'effectuer le croisement, ou au minimum de réduire l'espace inter-personnel pour laisser passer la personne d'en face. Cela en sachant qu'il a été scientifiquement prouvé que l'on survit très bien à un éventuel arrêt de discussion de quelques secondes.

J'avais fini par décider que désormais, quand on ne me laisserait pas réellement la place de passer, je m'autoriserais à donner un coup d'épaule. Contrairement aux apparences ce n'est pas un geste de violence, c'est un geste de passivité : il suffit de continuer à marcher... Je ne le ferais bien sûr pas s'il s'agit d'un enfant, parce que un enfant c'est précieux un enfant n'y est pas pour grand-chose si ses parents ne lui ont pas appris la politesse de la rue. Et accessoirement, l'enfant ne serait pas suffisamment haut pour recevoir un coup d'épaule ;-) .

Aujourd'hui j'ai une énième fois été confrontée au second problème du trottoir : les mêmes personnes qui utilisent toute la largeur du trottoir, à la différence que cette fois ils marchent dans le même sens que vous mais moins vite que vous, et vous ne pouvez pas les doubler sans risquer votre vie en descendant sur la chaussée. Aujourd'hui je me rapprochais de ces deux promeneurs devant moi, m'apprêtant à ralentir (et à les maudire), quand ils se sont spontanément alignés afin de me laisser filer vers ma demeure. Pour la peine, au lieu d'un coup d'épaule, c'est un sourire que j'ai donné...