En février je partais à Annecy pour une mission qui se terminerait fin juin. Fin mai en voyant l'échéance se rapprocher à grands pas, je me désolais de devoir partir bientôt, de m'éloigner de ces promenades, de ce calme, de cette facilité à partir faire du vélo, et de lui aussi. Puis finalement après quelques jours de réflexion j'en étais arrivée à me réjouir de retourner à Lyon, d'enfin retrouver mon chez-moi et de toutes ces choses dont je m'étais dit que je les ferai à mon retour.

Sauf que JUSTE APRES cette acceptation du retour à Lyon on m'a annoncé qu'il n'aurait pas lieu fin juin. Le client à Annecy me confie une seconde mission pour à peu près autant de temps que j'ai déjà fait. C'est une très bonne nouvelle, mais aussi une source d'interrogations me portant loin dans l'avenir. Certes dans l'immédiat il me faut surtout trouver un logement, puisque jusque là j'habitais dans une location de vacances. C'était l'idéal par rapport aux dates de ma première mission, mais se loger l'été dans une ville touristique pour un prix raisonnable c'est un peu la galère...

Alors, le moment serait-il venu pour moi de faire des choix brutaux et définitifs ? Quand je me suis installée à Lyon il y a deux ans je ne voulais y rester que quelques années, de même pour mon travail en SSII. Et avant mon départ temporaire pour Annecy, je n'envisageais pas mon départ de Lyon dans un avenir proche, j'attendais pour cela que l'intérêt du travail qu'on me confie baisse inexorablement. Ces quelques mois à Annecy ont changé bien des choses, et m'auront permis d'ouvrir les yeux sur le fait qu'il fallait que j'arrête de mettre devant mes envies « Un jour je ... », qu'il fallait que je songe à les construire bientôt. Il se pourrait donc que le moment soit venu pour moi de changer de ville, et pour cela peut-être aussi d'employeur.

Je suis toute déboussolée de comprendre soudain que je ne reviendrai probablement pas vivre à Villeurbanne dans cet appartement qui contient pour l'instant presque toutes mes affaires. J'ai l'impression de marcher au-dessus du vide, je n'ai plus aucun point de repère dans le futur depuis que ce « 30 juin : Retour à Lyon » s'est écroulé. Les choses qui s'annoncent devant moi sont pourtant très chouettes. Mais c'est comme ça, je déteste les fins presque autant que j'adore les débuts, et comme souvent les débuts sont précédés d'une fin, je le connais bien ce terrain où se tapit l'angoisse avant le(s) début(s) prochain(s).

Depuis quelques mois je remarque des indices qui sont comme autant de pièces d'un puzzle qui se mettrait en place autour de moi. La principale pièce était bien sûr cette mission à Annecy, tellement improbable (jusqu'à ce jour-là ma SSII n'avait aucun client dans cette ville) et tellement faite pour moi (par rapport à mes compétences, mes envies, la date de début). Les conséquences ont éclaboussé bien au-delà du domaine professionnel. Certaines pièces du puzzle provoquent un véritable tremblement de terre en s'ajoutant aux autres, mais l'image qui se dessine paraît vraiment jolie. J'ai hâte de la vivre en entier, même si je vois bien que pour cela je vais devoir laisser pas mal de choses derrière moi... *soupir*