Le tour du lac d'Annecy en vélo, ce n'était finalement pas un défi à ma portée. Non, vraiment. En fait, c'était trop facile...

Après avoir reporté plusieurs fois pour cause de j'ai-mieux-à-faire ou de rhume ou de courbatures, je l'ai enfin fait ce tour, 40 kilomètres très exactement en partant de chez moi (j'habite à 300 mètres du lac). Je me souviens que ma première semaine ici, fin février, je m'étais renseignée auprès de mes tout nouveaux collègues à propos de ce tour du lac, et autant de kilomètres ça me paraissait bien impossible, je suis donc fière de l'avoir finalement fait aussi facilement.

Pause photo à Talloires
(Toutes les photos que je publie sont accessibles en grand format en cliquant dessus, c'est valable aussi pour le panorama du lac dont certains ont osé se plaindre que c'était trop petit ;) )

Pour les touristes, précisons qu'il vaut mieux faire le tour dans le sens des aiguilles d'une montre pour avoir des côtes moins raides. Ca monte régulièrement entre Veyrier-du-Lac et Talloires, pour le reste c'est tout plat. Le premier tiers du parcours est principalement sur la route (Annecy-le-Vieux à Verthier, tourner à droite au début de Veyrier-du-Lac pour éviter la grande route un moment), ensuite c'est une piste cyclable. Sur la partie route il y a parfois des voitures qui doublent dangereusement. La plupart des voitures qui doublent trop près sont des 4x4, faut-il y voir une preuve que posséder un 4x4 et ne pas respecter les autres sont deux choses très liées... Mais la partie sur route est plus intéressante que la piste cyclable, où il y a beaucoup trop de monde, dont des gens qui font un peu n'importe quoi : rouler de front en famille avec des enfants en utilisant les deux voies, freiner brutalement sans se mettre préalablement sur le côté, et même des piétons qui n'ont rien à faire là. Et il faut très souvent ralentir fortement pour passer entre des portillons aux croisements avec des routes.

J'ai pris bien du plaisir à faire ce tour du lac, ces moments où plus rien d'autre n'existe que mes pieds sur les pédales, le vent dans mes oreilles, et dans mes yeux les montagnes ainsi que les prairies vertes et fleuries (j'veux pas retourner à Lyon). Passons à la performance : 40 kilomètres, 2h20 en incluant les pauses boisson/photos, 1h51 sans compter les pauses, vitesse moyenne de 21,30 km/h. J'ai certes les mollets un peu engourdis, mais ça date d'hier, 1h15 pour les 600 mètres de dénivelé pour monter à pied au Veyrier, ça laisse des traces... Oh, à énumérer tous ces chiffres je me vois en passe de devenir droguée de la performance, je n'aurais jamais cru que ce genre de choses pouvait m'arriver :) . Le problème c'est que je suis tout simplement incapable de me mettre en mode promenade, de ne pas passer la vitesse la plus grande et rouler à 27 km/h. C'est sûrement aussi parce que je fais du vélo toute seule et que je n'ai personne à attendre.

J'ai doublé tout plein de cyclistes, rapide comme l'éclair par rapport à eux, certes c'était surtout des gens avec des enfants, des personnes un peu âgées, des gens beaucoup moins sveltes que moi... Mais j'ai réussi souvent à me maintenir dans la roue de vrais cyclistes avec des tenues publicitaires et bariolées (d'ailleurs ils n'emportent presque pas d'eau ces gens-là ? la plupart n'avaient même pas un sac à dos), et quand ceux-là me doublaient ils n'allaient pas beaucoup plus vite que moi. Tout ça malgré mes poumons d'asthmatique d'une capacité limitée à 60% de la normale, et dont je croyais depuis toujours que c'était un handicap insurmontable pour le sport.

Serait-ce l'air de la Haute-Savoie ? Mon entraînement depuis que j'ai emprunté ce vélo (250 kilomètres en deux mois avant ce tour du lac) ? Ou plus vraisemblablement, serait-ce que moi qui pensais n'être capable d'aucune performance physique, et pas tout à fait débarrassée d'un traumatisme lié au sport datant du collège, je me serais vraiment trompée en croyant que je n'aimais pas faire du sport ?