Ce matin sur le chemin du travail, marchant à vive allure comme à mon habitude, je doublai quelques personnes bien plus âgées que moi et n'ayant pas la motivation du travail pour les faire avancer. J'étais alors chaussée de mes tongs (celles-là même dont je me sers pour courir après les trains), ce qui ne ralentissait point mon allure. Quand soudain, je sentais comme une impression que la tong du pied droit était plus souple que d'habitude... Et peu après la chaussure est restée sur le trottoir alors que mon pied venait de se poser plus loin !

Lanière détachée de la semelle. Pas besoin d'un dessin pour comprendre que sans la lanière entre les doigts de pieds, une tong n'est plus d'aucune utilité. Je tentai alors de réparer les dégâts, coincer la lanière autour d'un orteil, mais rien à faire. Heureusement je n'étais pas très loin de chez moi, je décidai de rentrer changer de chaussures. Bien entendu, j'aurais pu poser mon pied sur la semelle et traîner le pied, mais ça aurait pris trop de temps. Donc j'ai pris ma tong cassée à la main, et j'ai continué à marcher avec un pied nu.

Trop la honte ? Non, ce fut agréable de marcher avec un pied nu et pour une fois sentir le relief du sol (je n'irais pas jusqu'à dire que c'était sensuel ;-) ). Je me demandais alors si les gens que je croisais dans la rue se rendaient compte que je n'avais qu'une seule chaussure. Je n'ai pas eu la réponse, mais peut-être que non, parce que finalement je marchais au même rythme que d'habitude et comme la chaussure restante avait une semelle très fine je n'étais pas déséquilibrée.

Rentrée chez moi j'ai lavé mon pied (et oui, marcher pied nu dans la rue ça rend le pied tout noir...), j'ai enfilé une autre paire de chaussures, puis je suis repartie vaillamment sur le chemin du travail, avec une merveilleuse excuse pour mon retard.