Je me suis sentie profondément choquée en lisant l'article suivant : Claude Allègre publie un livre. Le but de ce livre est apparemment de dire que le réchauffement climatique c'est pas grave, et que la croissance en viendra à bout. Je vais donc rétablir la ma vérité, à travers une sorte de dialogue.

L'article : « Il n'est pas réaliste de dire qu'il faut arrêter de se développer, de se déplacer en avion, d'utiliser la voiture. C'est une attitude négative, régressive mais surtout idiote, car personne ne suivra cette ligne qui nous ramène aux cavernes. »
Cécile : Personne ne parle d'arrêter de se déplacer, que ce soit en avion ou en voiture. L'idée est de se déplacer plus rationnellement. Et puis parler de ramener aux cavernes, ce serait pas un peu exagéré ? Parce que, OUI, il est possible de vivre confortablement, sans épuiser la planète, et sans revenir au temps des cavernes. Je rappelle que si tous les habitants de la planète vivaient comme les Européens, il nous faudrait 3 planètes ; et comme les Américains du Nord, 6 planètes. Or, il me semble qu'il y a cinquante ou cent ans le mode de vie français respectait le fait que nous n'ayons qu'une seule planète, et sans être du tout une vie dans des cavernes. Vu les progrès technologiques réalisés depuis, le confort pourrait tout à fait être économe aujourd'hui.

« Il y a des choses plus urgentes à faire, comme la lutte contre la raréfaction de l'eau. Dans le monde, 50 000 personnes meurent chaque semaine du manque d'eau potable. Nicolas Hulot, dans son «Pacte écologique», ne propose rien là-dessus. »
Oui moi aussi je trouve que le pacte ne contient que du vide. Mais passons. Et si justement, pour lutter contre la raréfaction de l'eau, il nous fallait agir sur l'intégralité de la planète, et sur l'intégralité des ressources ?

« Nicolas Hulot est le porte-drapeau, du moins en France, de cette théorie [la décroissance]. »
Oh que non, Nicolas Hulot n'est pas du tout le porte-drapeau de cette théorie. Il dit lui-même qu'il n'est pas du tout d'accord avec cette théorie. Et comment le pourrait-il, d'ailleurs, lui qui se déplace en hélicoptère pour tout prétexte, touchant un salaire faramineux qui lui vient de TF1, l'Oréal, et autres entreprises consommez-consommez-jetez-polluez.

« Il [Nicolas Hulot] est animateur de télévision. Il doit son succès aux médias qui l'ont déifié. »
Sur ce point je suis tout à fait d'accord.

« Cette idéologie [le protocole de Kyoto], c'est le refus du progrès. Je suis pour le progrès. Il y a d'une part un changement climatique. Il y a d'autre part, due à l'homme, une augmentation du gaz carbonique dans l'atmosphère et, dans l'hémisphère Nord, depuis trente ans, une certaine augmentation de température. Mais au dernier interglaciaire, il y a 20 000 ans environ, il faisait plus chaud qu'aujourd'hui. »
Au dernier interglaciaire, ni lui ni moi n'étions là pour voir les conséquences. Peut-être y a-t-il eu des milliers de morts (ce qui, par rapport à la population de l'époque, aurait été l'apocalypse) ? La population étant très inférieure à aujourd'hui, elle avait énormément d'espace à sa disposition pour s'adapter.

« Je ne pense pas que ce changement climatique soit dû à 100% à l'homme. Autrement dit, ce n'est pas la réduction du gaz carbonique dans l'atmosphère qui empêchera que le changement climatique continue. »
Oui, on sait malheureusement que diminuer le gaz carbonique dans l'atmosphère ne suffira pas. Mais est-ce une raison pour continuer à en ajouter encore et toujours plus ?

« Chaque fois que l'homme invente de nouvelles technologies, il provoque des bons économiques. Si demain les voitures sont toutes hybrides en alimentation énergétique, il y aura un boom profitable pour tout le monde. »
Déjà, si tous les véhicules étaient hybrides, il faudrait construire des centrales énergétiques pour produire l'hydrogène... Mais l'obstacle essentiel est l'effet rebond. Celui qui fait qu'à chaque fois qu’on a réussi à économiser telle ou telle matière première pour produire un bien ou un service, l’effet de ce gain d’éco-efficience a été plus que compensé par un accroissement encore plus important des quantités produites. Par exemple, les voitures consomment moins de carburant, donc coûtent moins cher, donc plus de kilomètres sont parcourus. Les réfrigérateurs sont de plus en plus économes, mais de plus en grands, largement plus grands qu'ils sont économes.

« Il n'y a pas de danger d'OGM. Ceux qui le prétendent disent des fadaises. »
Quand pour seule explication on dit que ceux qui le prétendent disent des fadaises, on indique qu'on n'a pas de preuve. Mieux vaut alors se taire, ou indiquer que la phrase est un avis personnel et non une généralité.

« Les OGM permettent de fabriquer des plantes qui consomment moins d'eau et qui n'ont pas besoin d'insecticides ou de pesticides. Les OGM sont le meilleur outil pour dépolluer la planète. »
Il me semblait que les OGM permettaient juste d'enrichir les sociétés qui les vendent, puisqu'elles sont propriétaires de l'espèce qu'elles ont inventée. D'autre part, les insectes peuvent devenir résistants à l'insecticide produit par la plante, il faut alors mettre double dose d'un insecticide classique pour supprimer les insectes mutants. Et que dire de ces OGM résistants aux herbicides, qui donc permettent d'utiliser encore plus d'herbicides ? Non, vraiment, je ne peux pas croire cette fadaise, que les OGM permettraient de dépolluer la planète.

Quand je lis un texte contenant autant de mensonges et d'oublis, je ne peux m'empêcher d'y voir une tentative de discrédit d'une idée par tous les (mauvais) moyens possibles. Etre victime d'une tentative de discrédit prouve la crédibilité, non ?